Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
There's no place like Oz
There's no place like Oz
Publicité
29 août 2012

Jour 7 - God’s Chillin

Tous les 15 jours et les jeudis, il y a réunion de la CAP (Commission d'Application des Peines) et j'ai eu la chance d'y assister. Alors la CAP est présidée par le Juge d'Application des Peines (pour les non juristes, ce sont ces juges qui s'occupent de tous les condamnés et de la gestion de leur peine: les aménagements ou réduction de peine, la décision de placer sous bracelet électronique mais aussi les permissions de sortie entre autre). En ce qui concerne la CAP à l'intérieur d'une prison, elle statue sur les permissions de sorties et les crédits de réductions de peine dont j'ai déjà parlé. A côté de la juge siège la vice procureur de la République. Il y a également des membres du SPIP, le chef de la détention et le chef d'établissement (et exceptionnellement, moi !). 

 

Dans le jour 3, je vous ai expliqué le système de crédits de réduction de peine qui sont automatiques. Eh bien là ils peuvent être retirés. Les personnes passées en commission de discipline devant le chef d'établissement passent devant la CAP. La juge d'application des peine et la vice procureur ont été plus répressives que le chef d'établissement (et plus justes selon moi). Donc le système assez honteux (selon moi) que je vous ai exposé dans le jour 3 trouve quand même une balance et une certaine justice. En plus des crédits de réduction de peine, la juge doit se prononcer sur les permissions de sorties. En parlant avec ma famille, j'ai vu qu'il y avait beaucoup d'idées reçues et de méconnaissance de ce que sont vraiment les permissions de sortie. Alors les détenus peuvent demander, si bonne conduite, de sortir hors des murs de la prison. Il y a différents motifs pour pouvoir sortir: 

 

Art D.143: Présentation à des employeurs, présentation à des épreuves d'un examen, présentation dans un centre de soin, accomplissement de toute formalité requise par l'autorité militaire, sortie pour la pratique d'activité culturelles ou sportives organisées, comparution devant une juridiction judiciaire.

 

Art D.144: A l'occasion des circonstances familiales graves

 

Art D.145: En vu du maintien des liens familiaux  ou de la préparation à la réinsertion

 

De plus, il faut déjà avoir exécuté le tiers de sa peine pour pouvoir demander une permission de sortir. Les permissions peuvent être de quelques heures jusqu'à 3 jours. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a aucune pose de système de tracabilité. Les prisonniers sont totalement livrés à eux même lorsqu'ils quittent la prison. C'est un système qui repose sur la confiance. Et lorsqu'ils ne réintègrent pas au bout de 48h, ils sont en état d'évasion. Il y a donc bien plus d'évasion (au sens juridique du terme) que l'on peut imaginer !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité